Entretien avec Camélia Bouloukbachi, Mia Rycraw et Théodoros Lorantos
Après un Championnat d'Europe encourageant synonyme d'une qualififcation pour les Championnats du Monde 2024, nous nous sommes entretenus avec le sélectionneur et 2 joueuses de l'Equipe de France Féminine. Nous avons pu notamment discuter du challenge auquel va faire face l'équipe dans cette dernière compétition internationale avant les Jeux Olympiques 2024.
Camélia Bouloukbachi - joueuse de l'Équipe de France Féminine
Retour sur les Championnats d'Europe, l'Équipe et toi, êtes-vous satisfaites du résultat (6e) et de cette campagne européenne ?
Oui, parce qu’on avait pour objectif de faire un top 6, c’est ce qu’on a fait. Mais il y a encore un peu d’amertume du championnat parce qu’on visait une victoire contre une grande équipe comme la Grèce, qu’on avait vraiment beaucoup préparée. On n’a pas réussi cet objectif et on espère se rattraper aux Championnats du Monde.
Que retenez-vous de la compétition ?
Déjà la qualification pour les Championnats du Monde, c’était l’un des objectifs principaux. Je retiens que si on ne joue pas ensemble, on ne peut rien faire. On a fait beaucoup d’erreurs en voulant jouer individuellement et ça nous a prouvé que si on ne jouait pas toutes ensemble, on ne pourra pas faire de bonnes choses.
Comment abordez-vous ces Championnats du Monde ?
On les aborde avec beaucoup de détermination, parce qu’on s’est prouvées au Championnat d’Europe qu’on pouvait faire de bonnes choses. Maintenant, qu’on sait tout ce qu’on doit faire, on a plus qu’à les mettre en pratique. Donc oui, on les aborde avec beaucoup de détermination et on est prêtes à y aller.
On voit que vous avez un groupe difficile, avec notamment la présence de l’Espagne (2e au CM et au CE) et la Grèce (3e du dernier CE). Selon toi, est-ce que ce match d’ouverture face à la Grèce va conditionner la suite de la compétition ?
Je pense que c’est quelque chose de bien que notre 1er match soit face à la Grèce parce que c’est une équipe qu’on a travaillée et qu’on travaille énormément, on les a invitées à l’INSEP, on les connaît très bien. Je dirai que ça va nous faire rentrer dans la compétition. Si on gagne ça serait super, ça nous mettra en confiance pour le reste ; si on perd, ça nous donnera encore plus la rage de gagner les matchs suivants.
Selon toi, quel est le principal atout de cette équipe de France ?
Je dirais que c’est la différence d’âge dans l’équipe, la différence de maturité, la différence de compétences. On a toutes quelque chose à apporter dans cette équipe. On est vraiment un groupe hétérogène, quand quelqu’un ne sait pas, il y a toujours quelqu’un qui sera là. Donc cette différence d’âge nous aide beaucoup dans l’équipe.
Quel est le petit détail qui peut vous manquer pour battre les grandes équipes ?
On n’a jamais vraiment gagné (face à ce genre d’équipe) et toutes les autres équipes qu’on joue, elles ont l’habitude de gagner. C’est le caractère à la fin qui fait qu’elles gagnent et que nous, on perd. On fait des erreurs qu’elles ne font pas. Elles ont cette maturité de la win.
Donc une victoire pour le déclic et après la machine sera lancée ?
Exactement !
Dans quelle dynamique se trouve l’équipe actuellement ?
On a eu une grande préparation notamment face à l’Italie. Même s’il y a beaucoup de fatigue, on est vraiment pressées d’y aller. C’est l’année des Jeux, un Championnat du Monde, c’est la dernière compétition avant les Jeux Olympiques donc on a vraiment la tête droite devant. On est prêtes à y aller !
Quelle est la place de cette compétition dans le projet « Paris 2024 » ?
Ça a une place très importante selon moi parce qu’encore une fois, c’est la dernière grosse compétition avant la grosse échéance. Donc ça va être le moment pour nous de vraiment nous habituer au stress des compétitions, de voir des grosses équipes. C’est un peu comme si on faisait des Jeux Olympiques, mais en moins gros et ça va vraiment être révélateur de ce qu’on va pouvoir faire aux Jeux Olympiques.
Quel est l’objectif lors de ces Championnats du Monde ?
Ne pas redescendre en dessous du top 8. On veut garder notre place dans le top 8. Mais au-delà du classement ça sera de battre une grosse équipe qu’on a beaucoup préparée comme la Grèce, l’Espagne ou l’Italie, des équipes proches de nous mais loin en même temps.
Mia Rycraw - gardienne de l'Équipe de France Féminine
Retour sur les Championnats d'Europe, l'Équipe et toi, êtes-vous satisfaites du résultat (6e) et de cette campagne européenne ?
On n’est pas satisfaites avec le résultat. Mais le but, c’est de gagner aux Jeux Olympiques et de faire une médaille. On a pris chaque tournoi, chaque match, chaque entraînement par étape.
Que retenez-vous de la compétition ?
Chaque match nous a permis d'apprendre et particulièrement celui contre la Grèce, qui est dans le même groupe que nous. Ça nous a apporté de l’expérience aussi.
Comment abordez-vous ces Championnats du Monde ?
Avec une mentalité d'outsider. On n’a pas grande chose à perdre, il n’y a pas de pression.
On voit que vous avez un groupe difficile, avec notamment la présence de l’Espagne (2e au CM et au CE) et la Grèce (3e du dernier CE). Selon toi, est-ce que ce match d’ouverture face à la Grèce va conditionner la suite de la compétition ?
Oui, d’après moi, c’est le groupe le plus difficile dans le Championnat. L’objectif, c’est de battre l’Équipe de Grèce parce que c’est vraiment possible et on a déjà joué 2 fois contre elles avant. Après, on verra face à la Chine et l’Espagne
Selon toi, quel est le principal atout de cette équipe de France ?
Pour moi, c’est la relation dans l’équipe. Pour moi, c’est comme une famille. Nous avons beaucoup de jeunes, mais aussi des joueuses avec plus d’expérience. C’est, selon moi, le plus important car on peut faire de grandes choses comme ça.
Quel est le petit détail qui peut vous manquer pour battre les grandes équipes ?
Je pense que c’est la confiance parce que ça arrive avec l’expérience et sans expérience, c’est plus difficile d’avoir de la confiance. C’est vraiment tout ce qui nous manque : on a un bon entraîneur, nous avons tout pour réussir, il ne nous manque rien !
Donc une victoire pour le déclic et après la machine sera lancée ?
Oui, c’est vraiment possible !
Dans quelle dynamique se trouve l’équipe actuellement ?
On est prêtes à entrer dans la bataille. On a un groupe difficile mais on est prêtes pour la guerre.
Quelle est la place de cette compétition dans le projet « Paris 2024 » ?
Pour ce tournoi, le plus important sera de gagner contre des grosses équipes comme l’Italie ou la Grèce. Si on gagne des grosses équipes, la confiance de l’équipe augmentera.
Quel est l’objectif lors de ces Championnats du Monde ?
Pour moi, c’est de faire de bonnes choses et de faire le moins d’erreur possible. Mon objectif, c’est de jouer fort. Pour l’équipe, c’est la même chose, tout donner dans la piscine, continuer de travailler comme on le fait tous les jours à l’INSEP et prendre du plaisir à jouer au water-polo.
Théodoros Lorantos - sélectionneur de l'Équipe de France Féminine
Retour sur les Championnats d'Europe, l'Équipe et toi, êtes-vous satisfaits du résultat (6e) et de cette campagne européenne ?
On a eu des moments positifs et des moments où on aurait pu faire mieux. Mais je pense que le résultat à la fin est positif. Le ¼ de finale contre la Grèce, je pense qu’on aurait pu rester plus dans le match et le résultat à la fin, je ne pense pas qu’il soit à l’image du match, on a fait des fautes individuelles et ça, c’est quelque chose qu’on doit sortir de notre jeu. C’est difficile de gérer les résultats quand tu fais des fautes individuelles et ce n’est pas bien non plus pour la psychologie de l’équipe.
Que retenez-vous de la compétition ?
L’objectif, c’était la qualification pour les Championnats du Monde. Mais pour chaque grosse compétition comme les Championnats d’Europe et les Championnats du monde qui arrivent maintenant, je pense que c’est le moment où l’Équipe doit montrer du caractère et des résultats face aux équipes qui sont mieux classées que nous au ranking mondial. C’est important pour pouvoir réussir à atteindre des objectifs forts.
Comment abordez-vous ces Championnats du Monde ?
On est dans une poule très difficile, même le croisement peut être difficile. On va y aller match par match. L’objectif, c’est dimanche face à la Grèce, si on les bat, nous aurons une chance d’avoir un adversaire plus favorable au prochain tour. Aujourd’hui sur un tournoi comme ça, on doit regarder chaque match différemment.
Selon toi, quel est le principal atout de cette équipe de France ?
Je pense que notre atout, c’est que maintenant les filles ont plus de confiance en soi et elles voient qu’on peut faire des bons matchs face à des grosses équipes. Notre force, c’est le fait de toujours rechercher la victoire. On est toujours derrière à chasser une victoire et ça, c’est une force !
Quel est le petit détail qui peut vous manquer pour battre les grandes équipes ?
Je pense que c’est l’expérience pour gérer le stress en fin de match, la gestion en fin de match, ce que savent faire les autres nations. Je pense qu’une victoire contre une grosse nation, ça va nous faire exploser sur la performance !
Quelle est la place de cette compétition dans le projet « Paris 2024 » ?
Je pense qu’une équipe comme la France ne peut pas se permettre de faire des choix sur les grosses compétitions. Oui les Jeux Olympiques c’est le top des compétions, mais la France ne peut pas se permettre de ne pas avoir d’objectifs sur des Championnats d’Europe et Championnats du Monde. Évidemment, c’est un passage obligatoire pour les Jeux, mais il y a aussi des résultats à aller chercher sur ces compétitions et c’est ce que j’ai dit aux filles.
Quel est l’objectif lors de ces Championnats du Monde ?
Comme j’ai dit, on va y aller match par match. Pour la Grèce, on va essayer de faire un bon match, ça peut être le match qui nous facilitera la suite du parcours. Si on bat la Grèce, je pense qu’on peut espérer des choses.
