Taverny SN95 - Cercle 93 : L'interview de Youri Cochain

Avant le match entre Taverny et le Cercle 93 nous avons eu l'opportunité d'échanger avec Youri Cochain, joueur de Taverny.

Quel bilan peux-tu dresser de la première partie de saison ? 

C’est un bilan mitigé, plein d’espoir et de déception en même temps. On est un peu lucide sur notre niveau, on savait comme toute équipe qui monte en 1re division, c’est un peu difficile d’aborder le Championnat surtout au vu des effectifs, du nombre de joueurs qu’on a, des étrangers et de la moyenne d’âge. Notre objectif, c’était déjà d’embêter le plus possible un maximum d’équipes et ensuite d’aller chercher une victoire sur les 3 dernières équipes du tableau. Malheureusement, ça n’a pas été le cas, c’est là que ça a été une déception… Après le match de Montpellier notamment où on perd d’un but enfin de match. Même chose pour Nice où on voulait faire quelque chose et ça été un peu une grosse désillusion. Malgré tout, on a quand même vu que l’équipe dans l’ensemble a progressé, que le niveau de jeu augmente, on prend un peu plus confiance. Maintenant, on se projette sur la deuxième partie de saison, on laisse ça derrière nous et on attaque avec de nouveaux objectifs, qui reprennent un peu les mêmes que ceux qu’on s’était donnés sur la première phase. 

Tu as connu la montée en Élite avec Taverny. Après cette première moitié de saison, quelle est pour toi la différence principale entre la N1 et l’Élite ? 

Si j’en donnais une seule comme ça, je dirais l’intensité du jeu. C’est vraiment quelque chose qui nous a le plus marqué avec ceux qui restent. En N1, on arrivait facilement à tenir sur la longueur sur le match alors que là, c’est constamment à fond et c’est beaucoup plus difficile de tenir sur la longueur, y a moins de repos, c’est à fond donc ça tourne beaucoup plus. 

Et comment vous vous y êtes adaptés, qu’est qui a changé dans l’approche des matchs, des entraînements et de la saison tout simplement ?

De notre côté, on a tout changé. On a un nouvel entraîneur, on a des nouveaux joueurs donc il y a forcément une adaptation dans tous les secteurs qu’on a. Notre coach, il arrive avec une nouvelle tactique, une nouvelle stratégie, c’est beaucoup plus que ce qu’on a connu en N1. Sur tous les points de vue, on doit s’adapter. Malheureusement, ceux qui n’arrivent pas à tenir sont mis sur le côté. Au-delà de l’entraînement, en N1 l’équipe de Taverny était quand même un peu familiale où beaucoup ont un métier et il y a très peu de professionnalisme, alors que maintenant avec le volume d’entraînement et l’intensité, c’est beaucoup plus difficile, il faut aussi s’adapter à ce nouveau rythme. Donc oui sur un peu tous les domaines, il a fallu se réorganiser et malheureusement, ce n’est pas toujours évident à suivre pour tout le monde.

Vous avez accueilli quelques nouveaux joueurs, en plus d’un nouvel entraîneur, en tant que l’un des leaders de cette équipe, comment s’est passée l’acclimations ?

Avec le coach, c’était un peu particulier. Ça faisait longtemps, depuis au moins une dizaine d’années, quand on était en Pro A, qu’on n’avait pas eu un coaching aussi poussé. Sinon, c’étaient des coachs qu’on connaissait, des anciens joueurs aussi, mais que des gens qu’on connaissait. Donc, là, c’était vraiment la première fois qu’on avait un nouveau coach différent. Le côté positif, c’est que ça mettait une certaine distance et je pense qu’il y avait aussi besoin de ça, il y avait une distance plus importante à mettre entre les joueurs et le coaching pour être plus sérieux aux entraînements. Pour ce qui est des joueurs, il n’y a pas eu de difficultés particulières, je trouve que ça a été plutôt bien fait. Les jeunes respectaient les plus anciens et petit à petit, ils se sont intégrés.

Certains d’entre eux ont évolué en Élite, qu’est-ce que ces nouvelles recrues vous ont apporté ? 

Ce sont des joueurs que l’entraîneur a pas mal connus donc techniquement et tactiquement y a des choses que nous « anciens » on n’avait pas forcément. C’est là qu’on a vu qu’on avait un peu un water-polo à l’ancienne avec peu de mouvement, juste rester au block, attendre que quelqu’un produise quelque chose. Alors qu'on voit que dans la défense il faut beaucoup plus se déplacer vers l’avant, des tactiques beaucoup plus dynamiques, essayer de tendre des pièges, tout ça, ce sont des choses qu’on ne faisait pas. Donc on s’appuie régulièrement sur ceux qui se sont entraînés avec Samuel (Nardon) pendant plusieurs années. 

Donc vous arrivez à être assez complémentaires les uns avec les autres ?

Exactement ! On arrive à s’appuyer les uns et les autres. 

Comment abordes-tu le match de samedi contre le Cercle 93 ?

On n’a pas de pression. En étant lucide, on sait que y a peu de chances qu’on remporte le match. Notre objectif, c’est de continuer à poursuivre notre projet de jeu et c’est d’embêter le plus possible les équipes du haut de tableau pour qu’on puisse ensuite aller chercher les équipes du bas de tableau puis essayer de ramener une victoire cette saison. Donc on ne cherche pas vraiment à gagner ou quoi que ce soit, on veut travailler notre projet de jeu !

Vous êtes les 2 seules équipes en île de France du Championnat de France Élite, est-ce que ça ajoute quelque chose au match ? 

J’ai envie de dire que c’était le cas y a 10-13ans, à l’époque y avait une vraie rivalité, on a souvent fait des barrages l’un contre l’autre et où c’était des matchs tendus. Maintenant, aujourd’hui eux, ils sont dans le top 3 et il y a encore une marge de progression énorme pour nous. Je ne pourrai pas prétendre à dire que c’est une rivalité précise avec cette équipe. Au contraire, on va parler de rivalité avec Nice ou Montpellier, qu’on trouve plus accessibles. Mais on ne peut pas encore parler de derby ou de quoi que ce soit. 

Selon toi, quelles seront la ou les clés du match ? 

Pour l’instant, par rapport au dernier match contre Sète, je dirai qu’on se défend bien, mais que c’est la toute fin qui pêche, que ce soit sur les arrêts du gardien ou les shoots au block, c’est beaucoup de buts qu’on a encaissé dans les derniers instants donc c’est là-dessus qu’on essaye de le plus travailler. Pour l’instant, on se projette surtout sur la défense, de cadenasser davantage le jeu et de prendre beaucoup moins de buts à égalité.  

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Crédit photo - WP Inside